Les Orgues de l’église Saint-Germain l'Auxerrois

 

de

 

Fontenay-sous-Bois

 

« L’HISTOIRE DE FONTENAY-SOUS-BOIS ». 1

AUX ARCHIVES DÉPARTEMENTALES. 1

L’ARRIVÉE DE L’ORGUE. 2

La SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT.. 5

Les MODIFICATIONS de GONZALEZ en 1931. 5

L’APRÈS GUERRE. 6

IL FAUT LE MAINTENIR POUR POUVOIR L’UTILISER.. 7

VERS L’AN 2000. 7

LES ORGANISTES. 9

VERS UNE RESTAURATION.. 9

LE DOSSIER DE LA RESTAURATION.. 10

LA RESTAURATION.. 11

COMPOSITION DE L’ORGUE. 12

 

« L’HISTOIRE DE FONTENAY-SOUS-BOIS »

 

L’historien Georges Naudet mentionne dans son livre "L'Histoire de Fontenay sous Bois", édité en 1980 :

« Vers le milieu de 1666, un cabinet d’orgues fut installé dans l’église de Fontenay, à l’essai. Le 13 novembre 1667, une assemblée des habitants en décida l'achat pour le prix de 431 livres. » (p 157)

« En 1751 et 1752... Le tabernacle fut changé, ainsi que les orgues trouvées trop faibles » (p 155)

En 1790, lors de la fête de la Fédération, le 14 juillet, « Chacun prit sa place à l’église, au son du tambour et de l’orgue » (p.196) 

« C’est ainsi que le 30 novembre 1793, la dévastation de l’église de Fontenay reprit avec acharnement… » (p.220) 

Que sont donc devenues ces grandes orgues ?

 

 

AUX ARCHIVES DÉPARTEMENTALES

 

Nous n’avons plus d’archives de la vie de la Paroisse à Fontenay. Par contre, aux archives départementales de Créteil, on peut consulter les livres sur lesquels le "Conseil de Fabrique" de la Paroisse notait ses délibérations et ses décisions.

C’est dans ces livres que l’on peut lire que le maître autel a été consacré le 20 octobre 1867, et qu’en 1870, on a procédé à « l’acquisition d’un bâtiment pour l’agrandissement des sacristie, construction d’une chapelle pour les catéchismes et le logement du suisse » qui seront inaugurés le 25 juillet 1875. (D’autres sources parlent d’un terrain). La statue de saint Germain date de 1886.

Des devis et factures existent également, et nous en avons fait des copies (uniquement celles relatives à l’orgue, qui nous intéressaient pour cette étude).

 

 

L’ARRIVÉE DE L’ORGUE

 

Au conseil de la Quasimodo 1874, on lit :

« d’où il résulte un excédent de 7.989,55 francs (dont 900 F. offerts par les fidèles pour l’acquisition du grand orgue) »

On relève en date du 9 mars 1876 :

« délibération pour l’achat d’un orgue à tuyau.

...et sur la demande réitérée du Maître de Chapelle, il devient indispensable de mettre à exécution le projet formulé depuis plusieurs années, de faire l’acquisition d’un orgue d’accompagnement pour être placé dans le chœur.

Attendu que l’église avec ses bas-côtés et la chapelle des catéchismes mesurant un cube de 5.000 mètres, non seulement l’usage d’un harmonium ne produit qu’un effet relativement insuffisant, mais encore que les chantres sont obligés de dépenser des forces au-delà de la puissance ordinaire.

...

Le conseil, après avoir examiné et discuté cette affaire, considérant

- Que la proposition de monsieur le président donne la solution d’un projet dont l’exécution est regardée comme nécessaire depuis nombre d’années.

- que les membres du chœur de chant en éprouveraient un véritable soulagement

- que les cérémonies du culte en recevront une augmentation de dignité et de majesté,

- que malgré la rigueur des temps, il est possible par les moyens susmentionnés de réaliser cette acquisition

ensuite qu’il y a urgence de prendre une détermination à ce sujet parce - - qu’il se présente une occasion exceptionnelle pour satisfaire à cette nécessité,

Messieurs Stotlz Frères constructeurs d’orgues avenue de Saxe 33 à Paris proposant à des conditions réduites un instrument de treize jeux ayant servi quelques mois dans une église de Paris.

La dépense y compris divers travaux et notamment ceux de menuiserie pour le déplacement et la modification des stalles s’élèverait à huit mille Francs.

Eu égard à ces motifs, le conseil est d’avis d’accepter les offres de Messieurs Stotlz Frères.

Prie Monsieur le curé de donner suite aux négociations entamées et de faire les demandes auprès de S.E. le Cardinal Archevêque de Paris et de son excellence Mr le ministre des Cultes pour obtenir une subvention de l’État. »

 

1876     A cette époque, il n'y a pas donc pas d'orgue, mais un harmonium. La maison Stotlz Frères a vendu et installé l'orgue. On ne sait pas si l’orgue est de leur fabrication, ni à quelle date il a été fabriqué. Les travaux de menuiserie sur les stalles confirment l’installation de l’orgue dans le chœur. Certaines stalles encore présentes dans l’église ou dans la chapelle Saint-Pierre peuvent donner une idée de leur emplacement récent, grâce à leurs dimensions ou découpe pour deux d’entre elles, mais en aucun cas on ne sait dire aujourd’hui où fut placé l’orgue en 1876.

 

1889     L'orgue est mal placé. On envisage de le monter à la tribune. Stotlz fournit un devis, mais est finalement écarté. Abbey obtient le marché : déplacement depuis le chœur vers la gauche de la tribune et améliorations de l’orgue, pour être inauguré à Pâques 1891 (on ne masque pas le tableau monumental qui couvre le fond de la tribune, « Daniel dans la fosse aux lions »).

 

1890     Le devis Abbey du 4 octobre 1890 est intéressant ; il décrit la composition de l’orgue original.

             

« Manufacture de GRANDES ORGUES d’église & de Salon

E.& J. Abbey à Versailles 12 Rue de la Chancellerie

Versailles, le 4 octobre 1890

Église Paroissiale de Fontenay.sous.Bois (Seine)

Devis des travaux de relevage de déplacement et de modifications à effectuer à l’Orgue de l’église de Fontenay-sous-Bois, dressé à la demande de Monsieur le Curé de la dite église

 

L’orgue est composé de treize jeux répartis sur 2 claviers, de la manière suivante :

            1er Clavier. Grand Orgue. 54 notes, d’Ut à Fa.

 

Montre

de 8 pieds

54 tuyaux

Prestant

de 4 pieds

54 tuyaux

Bourdon

de 8 pieds

54 tuyaux

Gambe

de 8 pieds

54 tuyaux

Trompette

de 8 pieds

54 tuyaux

Clairon

de 4 pieds

54 tuyaux

Doublette

de 2 pieds

54 tuyaux

 

            2e Clavier. Récit. 37 notes, de Fa à Fa.

 

Bourdon

de 8 pieds

37 tuyaux

Gambe

de 8 pieds

37 tuyaux

10°

Flûte octaviante

de 4 pieds

37 tuyaux

11°

Voix céleste

de 8 pieds

37 tuyaux

12°

Hautbois

de 8 pieds

37 tuyaux

13°

Cor anglais

de 16 pieds

37 tuyaux

 

Les jeux du clavier de Récit sont enfermés dans une boîte expressive.

Le pédalier en tirasse n’a que 18 touches, d’Ut à Fa.

Les claviers sont disposés sur une console.

Suit le descriptif des travaux à effectuer dont les points suivants :

         L’Orgue serait enlevé du Chœur et installé dans la tribune : il serait placé en profil et à gauche de la tribune afin de laisser en vue le tableau placé au fond. Un espace de 0m.40 serait laissé entre le mur et l’orgue pour le service de l’accord.

           

10°       La disposition de l’Orgue dans la tribune ainsi que le buffet qui lui sert de pendant sont indiqués sur le plan annexé au présent devis. Le buffet faisant face à l’Orgue servirait ultérieurement à loger les tuyaux se les sommiers qui compléteraient l’étendue des jeux du Récit. Soit 17 tuyaux de basse pour chacun des jeux du clavier de Récit, portant leur étendue à 54 notes comme les jeux du Clavier de Grand Orgue. »

 

Le démontage de l’orgue a certainement commencé le 26 octobre 1890.

Abbey fournit les tuyaux muets (actuels) du « buffet d’orgue », dont un devis du 21 nov. 1890 propose 2 projets pour 1150 ou 1300 F. Les plans existent, annotés du 5 fév. 1891 de la main de M. André Moisseron, ameublements d’église, 12 quai des Carmes à Angers. Nous avons une copie d’un tirage d’époque, qui montre à n’en pas douter que les côtés du buffet d’orgue actuel datent de cette époque.

 

1901     Devis de nettoyage de l’orgue par Abbey, qui précise que les modifications apportées en 1891 ont été limitées à l’ajout d’un bourdon de 16 pieds. Ceci est confirmé par la présence de sa signature sur le Do 3, que notre facteur a retrouvé en 2001.

 

 

La SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT

 

1906            L’inventaire des biens de la Paroisse a fait l’objet d’un procès-verbal dont voici un extrait :

« L'an 1906, le cinq Février, à deux heures du soir, en présence de MM RIFFET, Curé de la Paroisse de Fontenay-sous-Bois, THOMARON, Président du Conseil de Fabrique, qui ont déclaré s'abstenir de toute participation à l'inventaire, tous demeurant à Fontenay-sous-Bois, et de M. SQUEVILLE, Maire de la Commune de Fontenay-sous-Bois,… »

 

« L'église comprend en outre de grandes orgues sur une maçonnerie auxquelles on accède par un escalier tournant en bois. »

 

1914     Un devis sans en-tête ni date, ni signature, tapé à la machine à écrire confirme la composition de l’orgue, en parlant de prix de 1914 et citant le facteur RENAULT. Parmi les inconvénients de l’orgue, il note l’absence d’une Gambe. Il devient évident qu’en 1891, la Gambe de 8 a bien été remplacée par le Bourdon de 16 au grand orgue. D’autre part, il parle du décor de la tribune qui « fait obstruction à la portée des sons ». Les plans ont donc bien été intégralement réalisés en 1891, le décor fermant totalement la tribune masquant de la nef une bonne partie de notre tableau « Daniel dans la fosse aux lions », dont on ne devait plus voir que la tête.

 

Les MODIFICATIONS de GONZALEZ en 1931

 

Jusqu’à ce jour, on parlait du récit d’origine, placé au-dessus du grand orgue.

L’acte le plus important est le vidage du petit récit, et la création de la "Boîte expressive" à la droite de la tribune. Abbey en 1890, avait suggéré la création à droite de la tribune d’une boîte destinée à recevoir les 17 notes qui manquaient au petit récit d’origine de 37 notes, pour obtenir un récit d’étendue égale à celle du grand orgue, soit 54 notes. La solution de GONZALEZ a sans aucun doute facilité son travail de passage des commandes mécaniques (préexistantes du Grand Orgue et du petit récit) aux commandes pneumatiques. Les commandes mécaniques semblent avoir été écartées à cause du poids sur la tribune, bien que la solution ait été choisie après le commencement des travaux, ! et ait fait l’objet d’un nouveau devis pour l’ensemble des opérations.

le 3 août 1931, Gonzalez remercie Monsieur le curé pour le chèque correspondant au 2° versement pour les travaux, ce qui laisse à penser que ces travaux ont été financés par la Paroisse.

La partie centrale de la boiserie de Moisseron est déposée. Le plancher a été surélevé (pour protéger le passage des tuyaux de plomb des commandes), et prolongé de 80 centimètres vers le chœur. La balustrade actuelle est installée sur cette avancée. Les 2 lanternes latérales sont, elles, toujours présentes.

Bien sûr, la composition de l’orgue est très sérieusement modifiée, ainsi que la console et le pédalier, pour permettre la nouvelle amplitude de notes. Cette composition est actuelle, et on trouvera sa description plus loin.

 

 

L’APRÈS GUERRE

 

Plus rien. Rien en archives, rien de précis dans les mémoires. Aucun entretien normal n'a été assuré depuis longtemps, ou tout du moins nous n’en avons aucune trace.

 

1972     Devis (BEUCHET-DEBIERRE) pour réparer le "récit" dans la boîte expressive, dont des notes sont devenues muettes. (devis ridiculement bas non exécuté).

 

1979          Le ravalement intérieur de l'église en a laissé un peu partout une quantité importante de sable, dans les tuyaux, sur les sommiers, ce qui a malheureusement encore ajouté au mauvais état de l’instrument.

1982          Première tentative de contact de l’abbé Jérôme GAVOIS avec la municipalité.

 

1984     Étude acoustique de l’Orgue dans l’église par M. LEIPP, professeur d’acoustique à Paris VI. État de l’orgue par Bernard BAËRD, facteur ayant travaillé avec le facteur d’orgues BARBERIS.

 

Les avis de facteurs, d'organistes sont les mêmes : il ne vaut rien. « Pensez donc, un pneumatique ! …de 1930 ! » « Par contre, il sonne très bien. »

Bien encombrant, bien abîmé, bien décrié par les professionnels, mais jalousement gardé par ceux dont c’est le gagne-pain ! Les organistes professionnels (Mr et Mme STOFFEL et leurs collègues) accompagnent les convois, avec le minimum de risques, en se servant des quelques jeux encore fiables du récit.

 

 

IL FAUT LE MAINTENIR POUR POUVOIR L’UTILISER

 

En 1987, on essaye de se servir à nouveau de l’orgue pour accompagner les messes du dimanche : ce n’est pas simple, à cause de son état.

 

C’est en 1988 que tout a vraiment commencé. Le père Jérôme GAVOIS curé de la Paroisse met en contact Daniel HAZARD avec Marguerite LEIPP-JARRY, qui officie en tant qu’organiste bénévole à la Paroisse Sainte Marguerite. Elle-même connaît Bernard BAËRD, facteur d’Orgue. Cela suffit pour démarrer. Ce ne sont pas des travaux très importants, tout au plus un essai d’empêcher une plus grande dégradation, du bricolage selon certains, mais cela permettra de continuer de faire « parler » cet orgue. Le « Comité de Gestion de la Paroisse » réserve un budget de 10.000 Francs par an pour permettre son maintien en état de fonctionnement, en priorité le Grand Orgue.

 

1988     Visites de Daniel HAZARD : nettoyage à l’aspirateur, état de tous les jeux, demande de devis à Bernard BAËRD en novembre 1988.

 

1989            Exécution des premiers travaux répertoriés depuis 1931 par Bernard BAËRD : grand nettoyage, réparations diverses, et accord des jeux du Grand Orgue : c’est un grand pas en avant.

 

1989 à 1997, réparations sur les pièces en peau de commande des notes et des jeux.

 

Une longue connivence de près de 10 ans, pour des travaux programmés, et aussi des sauvetages d’urgence pendant les offices. Quand un incident survient, il faut tenir l’oreiller (la poche en peau) qui commande une note vitale pour la pièce musicale en cours, et le réparer pendant un silence de l’orgue avec du ruban adhésif. Parfois, c’est avec une sorte de goudron que la réparation est effectuée. D’en bas, l’orgue est un instrument capable de faire du bruit, imaginez quand on est devant ou dedans ! Et la chasse aux ivoires, sous le pédalier, des touches qui se décollaient. Un cahier d’incidents n’était pas souvent rempli, il y avait trop à écrire, mais quelle fierté, quand un organiste professionnel de passage laissait un petit mot : « Bravo pour ce que vous lui avez fait ! ».

 

 

VERS L’AN 2000

 

Selon nécessité, on change des oreillers et les soufflets, c’est à dire les peausseries qui commandent l’ouverture des notes ou des jeux, petits entretiens ou réglages assez longs à réaliser, qui permettent de continuer en attendant plus de moyens...Le but est d’assurer le service du Grand Orgue, au complet, c’est à dire toutes les notes de tous les jeux.

 

Pour ce qui concerne le « Récit », c’est plus compliqué. La conception du sommier fait qu’il y a intercommunication entre les notes et les jeux si l’étanchéité n’est pas parfaite. Contrairement au Grand Orgue, toute la mécanique est enfermée dans le sommier, lui-même enfermé dans sa « Boite expressive », très difficilement accessible, et assez complexe pour laisser les seuls professionnels qui connaissent s’y aventurer (beaucoup de facteurs d’orgues ne maîtrisent pas le « pneumatique »intégral).

Dès qu’un « cornement » survient (une note qui continue à jouer alors qu’elle aurait dû se taire), il faut et il suffit de décrocher une note au pupitre, donc de tous les jeux, ou de soulever le tuyau de la note incriminée de son logement du sommier. Bien sûr, on crée ainsi des trous dans les gammes pour la plus grande « joie » des organistes : « Comment voulez-vous que je joue cette pièce sans le Do#3 et le Fa#3  ? » Eh bien, il faut changer au dernier moment le programme, pour prendre une pièce sans ces notes, et on essaie de réparer dès que possible, un dimanche après-midi par exemple.

 

Pour les convois, il est nécessaire de préserver 3 jeux « doux » du récit « expressif » dont on peut atténuer le niveau sonore en manœuvrant la fermeture des volets. Cela permet au chanteur d’être entendu. Les réparations de cette partie de l’orgue se sont limitées au remplacement des oreillers. Le maintien de l’humidité des peausseries était assuré avec de l’eau dans des cuvettes en plastique.

 

Un orgue souffre énormément des variations de température et d’humidité rapides qui lui sont imposées. Il fait en général 5 à 6 degrés de plus à la tribune qu’au sol de l’église en hiver, quand on met le chauffage en marche. En hiver, la température passe de 10 degrés en semaine à 25 degrés le dimanche. De même, des aérations violentes que l’on pratiquerait en plein été ou automne humide, sont très dangereuses pour l’orgue. Un orgue est composé de matières simples : du bois, des peaux, et des métaux. Les peaux dataient de 1931, ont séché et cassé. La réfection récente du chauffage de l’église par la commune a en partie atténué la violence du flux chaud qui parvenait directement à la tribune.

 

 

LES ORGANISTES

 

Il n'y a pas d'organiste titulaire à St Germain. Un organiste rémunéré par la Paroisse est chargé d’accompagner, lui-même ou des collègues dont il se fait le responsable, les convois. Il fait en outre appel aux chanteurs ou chanteuses pour ces mêmes offices.

Se sont ainsi succédé Madame GAZAIN jusqu’en 1978, et Monsieur et Madame STOFFEL de 1978 à 1999. Que ceux que nous ne citons pas par ignorance veuillent bien nous pardonner.

 

Des pianistes ou organistes occasionnels se sont souvent présentés pour accompagner un mariage, voire un baptême. Nous avons reçu des demandes d’étudiants organistes pour venir travailler. C’était impossible dans l’état de l’orgue.

 

Depuis 1988, l’orgue accompagne régulièrement la messe du Dimanche à 11h15 (puis 11h30). L’animation des messes était basée sur le bénévolat des musiciens : par bénévolat, on entend non rémunéré, car des organistes en fin d’étude, qui travaillent pour leur plaisir valent autant que certains professionnels. En dix ans, nous avons ainsi été heureux d’être accompagnés par Marguerite LEIPP-JARRY, Hervé ROUSSEAU, et Luc DEFAULT.

Mais le bénévolat a toujours un inconvénient : d’autres occupations ou contraintes, et aussi les déménagements.

 

C’est pourquoi en mars 1998, la paroisse a dû faire appel aux professionnels rémunérés pour animer les messes dominicales.

Monsieur et Madame STOFFEL ont cessé leur activité. Michel POTOSNIAK a été chargé, sous la direction de Daniel HAZARD mandaté par l’abbé Hubert BLIN curé, de pourvoir aux besoins tant en organistes qu’en chanteurs professionnels. Cette activité s’est depuis étendue à l’ensemble des Paroisses du Secteur Pastoral de Fontenay, la Paroisse Sainte Thérèse, puis le Relais Jean XXIII, et aussi la Paroisse Sainte Marguerite.

 

 

VERS UNE RESTAURATION

 

Il aurait été dommage de laisser l'orgue se dégrader sans cesse, en inhibant un jeu ou une note dès qu’elle corne, comme cela a été pratiqué jusqu’en 1988, tant que personne ne s'en préoccupait (les organistes qui assurent les convois sont en général peu exigeants sur la qualité de l’instrument, tant qu’il ne devient pas injouable).

 

Pour relever un orgue, il faut le faire vivre, et pour le faire vivre, il faut le faire jouer, le faire connaître.

Et pour le faire parler correctement, il lui faut un minimum d’entretien et de réparations. Ensuite, on peut envisager des cérémonies avec des organistes plus sereins, puis une vie culturelle et matérielle organisée par la Paroisse.

L'orgue est inscrit à l'inventaire de l'église de 1906. Il est presque certain que les travaux et extensions de 1931 ont été payées par la Paroisse. Alors, que faire ? Un comité de soutien, une association ? Faire appel au propriétaire qui fait déjà beaucoup dans ce monument ?

 

En décembre 1998, une rencontre a lieu avec le facteur d’orgues Bernard DARGASSIES, pour évaluer l’orgue mais aussi pour savoir combien il en coûterait de le rendre jouable : Ses premiers mots sont que c’est un bon instrument, et qu’il vaut la peine d’être remis en état. Alors, la Paroisse se décide.

 

 

LE DOSSIER DE LA RESTAURATION

 

En juillet 1999, une lettre est adressée par le Père Hubert BLIN, curé de la Paroisse, et Daniel HAZARD, responsable de l’orgue, à Monsieur Louis BAYEURTE, Maire de Fontenay sous Bois, demandant à la municipalité de s’intéresser à cet orgue propriété de la Commune.

La réponse est très rapide, verbale d’abord à l’occasion de l’inauguration de l’exposition sur la réhabilitation du vieux Fontenay. Puis le principe est acquis, voté par le Conseil Municipal fin 1999. Un dossier simple est constitué et envoyé le 27 janvier 2000 au Conseil Régional d’Ile de France pour obtenir une subvention. A sa demande, la constitution d’un dossier plus complexe, comprenant des devis, et un protocole d’accord, commence alors. Quatre facteurs d’orgues sont contactés (sur directive du conseiller de l’ARIAM, Association Régionale d’Information et d’Actions Musicales), afin de nous produire des devis de remise en état de l’orgue, « à tel », sans modifications qui entraîneraient des dépenses bien plus importantes.

 

Trois devis nous parviendront à l’automne ; le choix est fait le 5 décembre 2000. Le protocole d’accord sera signé le 3 mai 2001, et le dossier complet livré pour le 6 juin 2001. En août, le conseiller de l’ARIAM signifie à la Paroisse son intention de faire refuser toute subvention par le Conseil Régional d’île de France. Le 27 septembre, Monsieur le maire Jean-François VOGUET nous annonce sa décision de lancer la réalisation du projet, sans plus attendre de subvention extérieure. La subvention sera finalement accordée en décembre 2001 par le Conseil Régional.

 

Il faut souligner qu’une collaboration franche et étroite a été vécue à l’occasion de la constitution du dossier, et dans son suivi, entre les Maires Louis BAYEURTE puis Jean-François VOGUET, l’Abbé Hubert BLIN, Messieurs BERNARDI du service financier, BRIQUET Directeur du Conservatoire, LESIRE puis GASPARD des services techniques, qui ont confié à Daniel HAZARD l’élaboration et le suivi du dossier technique, ainsi que la rédaction du protocole d’accord entre la Commune et la Paroisse.

 

La commune commandite et finance les travaux.

La rédaction du protocole d’accord entre la Mairie et la Paroisse, tient compte d’une possibilité éventuelle d’ouverture de classe d’orgue au Conservatoire Municipal de Musique.

Ce protocole envisage des répétitions publiques pour des élèves confirmés, sur l’orgue, avec l’aval de la Paroisse.

Il prévoit un projet pédagogique et culturel, envisage des concerts respectant le caractère sacré du lieu.

Et bien sûr, il règle les relations à venir entre le propriétaire (la commune) et l’affectataire qui dispose de l’église et de l’orgue (le curé).

 

Des travaux complémentaires ont également été financés par la paroisse  (imprévisibles dans le devis d’origine).

 

 

LA RESTAURATION

 

Le Facteur Bernard DARGASSIES, (Manufacture Vosgienne de Grandes Orgues) a été choisi pour exécuter les travaux. Il n’en est pas à son coup d’essai avec les transmissions pneumatiques, et ceci explique aussi notre choix, ni avec les orgues en région Parisienne. Un de ses ateliers se situe à Fontenay sous Bois. Les délais prévus auront même été pulvérisés, alors que ses concurrents ne voulaient pas se prononcer avant d’avoir commencé les travaux : un an ou deux sans orgue auraient été un peu délicats à gérer : la remise en état d’origine, en enlevant une dizaine de jeux, face à l’autel proposée par un des concurrents ne répondait pas non plus à la question.

 

Finalement, les travaux seront terminés fin novembre 2001, dans la joie d’un petit comité autour d’un instrument qui renaît, puis à la messe du dimanche, et la Bénédiction Inauguration officielle du 7 avril 2002, qui rassemble des acteurs de cette renaissance, tous ceux qui par le passé, organistes, chanteurs, bénévoles ou de métier, facteurs, ont connu et aimé cet orgue.

 

Toutes les peausseries des commandes des notes ont été changées, ainsi que nombre des tuyaux d’amenée d’air au récit.

L’étanchéité des parties subissant la pression de l’air a été assurée.

Les tubes et tuyaux ont été redressés et vérifiés.

Le sommier du récit a été refait en grande partie, le contreplaqué de 1930 ayant été dénaturé.

La console a été revue, nettoyée.

L’ensemble a été accordé.

Et enfin, le buffet a été nettoyé.

Un entretien annuel est prévu, et la garantie est de 10 ans.

 

 

COMPOSITION DE L’ORGUE

 

Notre grand orgue néoclassique dont on ne connaît ni le facteur ni la date de fabrication exacts, comprend 17 jeux :

 

Premier clavier

Deuxième clavier

Pédalier

 

 

 

Grand Orgue 54 notes

Récit expressif 54 notes

30 notes

 

 

 

Bourdon                16’

Voix céleste              8’

Soubasse 16’

Montre                    8’

Gambe                     8’

empruntée au

Bourdon                  8’

Cor de Nuit                8’

Bourdon 16’ du GO

Prestant                 4’

Doublette                  2’

 

Nasard               2 2/3

Flûte (octaviante)       4’

 

Doublette                2’

Basson Hautbois       8’

 

Tierce                1 3/5

Plein Jeux        III rangs

 

 

Basson                 8-16

 

 

Trompette                 8’

 

 

Clairon                      4’

 

 

 

Tirasse Grand Orgue, Tirasse Récit (accouplement sur le pédalier),

Accouplement du Récit sur le Grand Orgue

Appel des jeux d ‘anches au récit.

 

Pour les historiens, le tableau suivant présente les changements apportés par GONZALEZ en 1931 à l’orgue complété et déplacé par Abbey en 1891

On présente dans la première colonne la référence de Abbey en 1890, et dans la dernière colonne, la position actuelle du pommeau du registre du jeu, Droite ou Gauche.

 

Le premier clavier commande le Grand Orgue originel (le buffet), qui comprend  8 jeux :

 

 

Jeu GO originel

taille

notes

 

 

Montre

8 pieds

54

 

G1

Prestant

4 pieds

54

 

G2

Bourdon

8 pieds

54

 

G3

 

Sous-Basse

16 pieds

 

Gonzalez

G4

 

Nasard

2 2/3

54

Gonzalez

D1

 

Tierce

1 3/5

54

Gonzalez

D2

Doublette

2 pieds

54

ou Gonzalez

D3

 

Bourdon

16 pieds

54

Gonzalez

D4

Gambe

8 pieds

54

? vers récit ?

 

 

Trompette

 

54

vers récit

 

 

Clairon

4 pieds

54

vers récit

 

 

 

            2e Clavier. Récit Expressif de Gonzalez : il a 10 jeux , lui aussi de 54 notes chacun :

 

 

Jeu récit originel

taille

notes

 

 

Gambe

8 pieds

54

laquelle ?

G1

Gambe

8 pieds

37

laquelle ?

 

11°

Voix céleste

8 pieds

37

complétée

G2

 

Cor de Nuit

8 pieds

 

 

G3

10°

Flûte

4 pieds

37

complétée ?

G4

 

Doublette

2 pieds

 

GO Gonzalez

G5

12°

Hautbois

8 pieds

37

complété

D1

 

Plein jeu

3 rangs

 

Gonzalez

D2

13°

Cor anglais (basson)

16 pieds

37

complété

D3

5

Trompette

8 pieds

54

du GO

D4

6

Clairon

4 pieds

54

du GO

D5

Bourdon

8 pieds

37

Disparu ?