Les Orgues de l’église
Saint-Germain l'Auxerrois
de
Fontenay-sous-Bois
« L’HISTOIRE DE
FONTENAY-SOUS-BOIS »
La SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE
L’ÉTAT
Les MODIFICATIONS de GONZALEZ en
1931
IL FAUT LE MAINTENIR POUR POUVOIR
L’UTILISER
L’historien Georges Naudet mentionne
dans son livre "L'Histoire de Fontenay sous Bois", édité en
1980 :
« Vers
le milieu de 1666, un cabinet d’orgues fut installé dans l’église de Fontenay,
à l’essai. Le 13 novembre 1667, une assemblée des habitants en décida l'achat
pour le prix de 431 livres. » (p 157)
« En
1751 et 1752... Le tabernacle fut changé, ainsi que les orgues trouvées trop
faibles » (p 155)
En 1790, lors de la fête de la
Fédération, le 14 juillet, « Chacun prit
sa place à l’église, au son du tambour et de l’orgue » (p.196)
« C’est
ainsi que le 30 novembre 1793, la dévastation de l’église de Fontenay reprit
avec acharnement… » (p.220)
Que sont donc devenues ces grandes
orgues ?
Nous n’avons plus d’archives de la vie
de la Paroisse à Fontenay. Par contre, aux archives départementales de Créteil,
on peut consulter les livres sur lesquels le "Conseil de Fabrique" de
la Paroisse notait ses délibérations et ses décisions.
C’est dans ces livres que l’on peut
lire que le maître autel a été consacré le 20 octobre 1867, et qu’en 1870, on a
procédé à « l’acquisition d’un
bâtiment pour l’agrandissement des sacristie, construction d’une chapelle pour
les catéchismes et le logement du suisse » qui seront inaugurés le 25
juillet 1875. (D’autres sources parlent d’un terrain). La statue de saint
Germain date de 1886.
Des devis et factures existent
également, et nous en avons fait des copies (uniquement celles relatives à
l’orgue, qui nous intéressaient pour cette étude).
Au conseil de
la Quasimodo 1874, on lit :
« d’où il résulte un excédent de 7.989,55 francs (dont
900 F. offerts par les fidèles pour l’acquisition du grand orgue) »
On relève en date du 9 mars 1876 :
« délibération
pour l’achat d’un orgue à tuyau.
...et sur la demande réitérée du Maître de Chapelle, il
devient indispensable de mettre à exécution le projet formulé depuis plusieurs
années, de faire l’acquisition d’un orgue d’accompagnement pour être placé dans
le chœur.
Attendu que l’église avec ses bas-côtés
et la chapelle des catéchismes mesurant un cube de 5.000 mètres, non seulement
l’usage d’un harmonium ne produit qu’un effet relativement insuffisant, mais
encore que les chantres sont obligés de dépenser des forces au-delà de la
puissance ordinaire.
...
Le conseil, après avoir examiné et
discuté cette affaire, considérant
- Que la proposition de monsieur le président donne la
solution d’un projet dont l’exécution est regardée comme nécessaire depuis nombre
d’années.
- que les membres du chœur de chant en éprouveraient un
véritable soulagement
- que les cérémonies du culte en recevront une augmentation
de dignité et de majesté,
- que malgré la rigueur des temps, il est possible par les
moyens susmentionnés de réaliser cette acquisition
ensuite qu’il y a urgence de prendre une détermination à ce
sujet parce - - qu’il se présente une occasion exceptionnelle pour satisfaire à
cette nécessité,
Messieurs Stotlz Frères constructeurs d’orgues avenue de
Saxe 33 à Paris proposant à des conditions réduites un instrument de treize
jeux ayant servi quelques mois dans une église de Paris.
La dépense y compris divers travaux et notamment ceux de
menuiserie pour le déplacement et la modification des stalles s’élèverait à
huit mille Francs.
Eu égard à ces motifs, le conseil est d’avis d’accepter les
offres de Messieurs Stotlz Frères.
Prie Monsieur le curé de donner suite
aux négociations entamées et de faire les demandes auprès de S.E. le Cardinal
Archevêque de Paris et de son excellence Mr le ministre des Cultes pour obtenir
une subvention de l’État. »
1876 A cette époque, il n'y a pas donc pas
d'orgue, mais un harmonium. La maison Stotlz Frères a vendu et installé
l'orgue. On ne sait pas si l’orgue est de leur fabrication, ni à quelle date il
a été fabriqué. Les travaux de menuiserie sur les stalles confirment
l’installation de l’orgue dans le chœur. Certaines stalles encore présentes
dans l’église ou dans la chapelle Saint-Pierre peuvent donner une idée de leur
emplacement récent, grâce à leurs dimensions ou découpe pour deux d’entre
elles, mais en aucun cas on ne sait dire aujourd’hui où fut placé l’orgue en
1876.
1889 L'orgue est mal placé. On envisage de le
monter à la tribune. Stotlz fournit un devis, mais est finalement écarté. Abbey
obtient le marché : déplacement depuis le chœur vers la gauche de la tribune et
améliorations de l’orgue, pour être inauguré à Pâques 1891 (on ne masque pas le
tableau monumental qui couvre le fond de la tribune, « Daniel dans la
fosse aux lions »).
1890 Le devis Abbey du 4 octobre 1890 est
intéressant ; il décrit la composition de l’orgue original.
« Manufacture de GRANDES ORGUES d’église & de Salon
E.& J. Abbey à Versailles 12 Rue de la Chancellerie
Versailles, le 4 octobre 1890
Église Paroissiale de Fontenay.sous.Bois (Seine)
Devis des travaux de relevage de déplacement et de
modifications à effectuer à l’Orgue de l’église de Fontenay-sous-Bois, dressé à
la demande de Monsieur le Curé de la dite église
L’orgue est composé de treize jeux
répartis sur 2 claviers, de la manière suivante :
1er
Clavier. Grand Orgue. 54 notes, d’Ut à Fa.
1° |
Montre |
de 8 pieds |
54 tuyaux |
2° |
Prestant |
de 4 pieds |
54 tuyaux |
3° |
Bourdon |
de 8 pieds |
54 tuyaux |
4° |
Gambe |
de 8 pieds |
54 tuyaux |
5° |
Trompette |
de 8 pieds |
54 tuyaux |
6° |
Clairon |
de 4 pieds |
54 tuyaux |
7° |
Doublette |
de 2 pieds |
54 tuyaux |
2e Clavier. Récit. 37 notes, de Fa à
Fa.
8° |
Bourdon |
de 8 pieds |
37 tuyaux |
9° |
Gambe |
de 8 pieds |
37 tuyaux |
10° |
Flûte octaviante |
de 4 pieds |
37 tuyaux |
11° |
Voix céleste |
de 8 pieds |
37 tuyaux |
12° |
Hautbois |
de 8 pieds |
37 tuyaux |
13° |
Cor anglais |
de 16 pieds |
37 tuyaux |
Les
jeux du clavier de Récit sont enfermés dans une boîte expressive.
Le
pédalier en tirasse n’a que 18 touches, d’Ut à Fa.
Les
claviers sont disposés sur une console.
Suit le
descriptif des travaux à effectuer dont les points suivants :
8° L’Orgue serait enlevé du Chœur et
installé dans la tribune : il serait placé en profil et à gauche de la tribune
afin de laisser en vue le tableau placé au fond. Un espace de 0m.40 serait
laissé entre le mur et l’orgue pour le service de l’accord.
…
10° La disposition de l’Orgue dans la tribune
ainsi que le buffet qui lui sert de pendant sont indiqués sur le plan annexé au
présent devis. Le buffet faisant face à l’Orgue servirait ultérieurement à
loger les tuyaux se les sommiers qui compléteraient l’étendue des jeux du
Récit. Soit 17 tuyaux de basse pour chacun des jeux du clavier de Récit,
portant leur étendue à 54 notes comme les jeux du Clavier de Grand
Orgue. »
”
Le démontage de l’orgue a certainement
commencé le 26 octobre 1890.
Abbey fournit les tuyaux muets
(actuels) du « buffet d’orgue », dont un devis du 21 nov. 1890
propose 2 projets pour 1150 ou 1300 F. Les plans existent, annotés du 5 fév.
1891 de la main de M. André Moisseron, ameublements d’église, 12 quai des
Carmes à Angers. Nous avons une copie d’un tirage d’époque, qui montre à n’en
pas douter que les côtés du buffet d’orgue actuel datent de cette époque.
1901 Devis de nettoyage de l’orgue par Abbey,
qui précise que les modifications apportées en 1891 ont été limitées à l’ajout
d’un bourdon de 16 pieds. Ceci est confirmé par la présence de sa signature sur
le Do 3, que notre facteur a retrouvé en 2001.
1906 L’inventaire des biens de la
Paroisse a fait l’objet d’un procès-verbal dont voici un extrait :
« L'an
1906, le cinq Février, à deux heures du soir, en présence de MM RIFFET, Curé de
la Paroisse de Fontenay-sous-Bois, THOMARON, Président du Conseil de Fabrique,
qui ont déclaré s'abstenir de toute participation à l'inventaire, tous
demeurant à Fontenay-sous-Bois, et de M. SQUEVILLE, Maire de la Commune de
Fontenay-sous-Bois,… »
« L'église comprend en outre de grandes orgues sur une
maçonnerie auxquelles on accède par un escalier tournant en bois. »
1914 Un devis sans en-tête ni date, ni
signature, tapé à la machine à écrire confirme la composition de l’orgue, en
parlant de prix de 1914 et citant le facteur RENAULT. Parmi les inconvénients
de l’orgue, il note l’absence d’une Gambe. Il devient évident qu’en 1891, la
Gambe de 8 a bien été remplacée par le Bourdon de 16 au grand orgue. D’autre
part, il parle du décor de la tribune qui « fait
obstruction à la portée des sons ». Les plans ont donc bien été
intégralement réalisés en 1891, le décor fermant totalement la tribune masquant
de la nef une bonne partie de notre tableau « Daniel dans la fosse aux
lions », dont on ne devait plus voir que la tête.
Jusqu’à ce jour, on parlait du récit d’origine, placé
au-dessus du grand orgue.
L’acte le plus important est le vidage du petit récit, et la
création de la "Boîte expressive" à la droite de la tribune. Abbey en
1890, avait suggéré la création à droite de la tribune d’une boîte destinée à
recevoir les 17 notes qui manquaient au petit récit d’origine de 37 notes, pour
obtenir un récit d’étendue égale à celle du grand orgue, soit 54 notes. La
solution de GONZALEZ a sans aucun doute facilité son travail de passage des
commandes mécaniques (préexistantes du Grand Orgue et du petit récit) aux
commandes pneumatiques. Les commandes mécaniques semblent avoir été écartées à
cause du poids sur la tribune, bien que la solution ait été choisie après le
commencement des travaux, ! et ait fait l’objet d’un nouveau devis pour
l’ensemble des opérations.
le 3 août 1931, Gonzalez remercie Monsieur le curé pour le
chèque correspondant au 2° versement pour les travaux, ce qui laisse à penser
que ces travaux ont été financés par la Paroisse.
La
partie centrale de la boiserie de Moisseron est déposée. Le plancher a été
surélevé (pour protéger le passage des tuyaux de plomb des commandes), et
prolongé de 80 centimètres vers le chœur. La balustrade actuelle est installée
sur cette avancée. Les 2 lanternes latérales sont, elles, toujours présentes.
Bien
sûr, la composition de l’orgue est très sérieusement modifiée, ainsi que la
console et le pédalier, pour permettre la nouvelle amplitude de notes. Cette
composition est actuelle, et on trouvera sa description plus loin.
Plus rien. Rien en archives, rien de
précis dans les mémoires. Aucun entretien normal n'a été assuré depuis
longtemps, ou tout du moins nous n’en avons aucune trace.
1972 Devis (BEUCHET-DEBIERRE) pour réparer le
"récit" dans la boîte expressive, dont des notes sont devenues
muettes. (devis ridiculement bas non exécuté).
1979
Le ravalement intérieur de l'église en a laissé un peu
partout une quantité importante de sable, dans les tuyaux, sur les sommiers, ce
qui a malheureusement encore ajouté au mauvais état de l’instrument.
1982
Première tentative de contact de l’abbé Jérôme GAVOIS avec
la municipalité.
1984 Étude acoustique
de l’Orgue dans l’église par M. LEIPP, professeur d’acoustique à Paris VI. État
de l’orgue par Bernard BAËRD, facteur ayant travaillé avec le facteur d’orgues
BARBERIS.
Les avis de facteurs, d'organistes sont
les mêmes : il ne vaut rien. « Pensez donc, un pneumatique ! …de
1930 ! » « Par contre, il sonne très bien. »
Bien encombrant, bien abîmé, bien
décrié par les professionnels, mais jalousement gardé par ceux dont c’est le
gagne-pain ! Les organistes professionnels (Mr et Mme STOFFEL et leurs
collègues) accompagnent les convois, avec le minimum de risques, en se servant
des quelques jeux encore fiables du récit.
En 1987, on essaye de se servir à nouveau de l’orgue pour
accompagner les messes du dimanche : ce n’est pas simple, à cause de son
état.
C’est en 1988
que tout a vraiment commencé. Le père Jérôme
GAVOIS curé de la Paroisse met en contact Daniel HAZARD avec Marguerite
LEIPP-JARRY, qui officie en tant qu’organiste bénévole à la Paroisse Sainte
Marguerite. Elle-même connaît Bernard BAËRD, facteur d’Orgue. Cela suffit pour
démarrer. Ce ne sont pas des travaux très importants, tout au plus un essai
d’empêcher une plus grande dégradation, du bricolage selon certains, mais cela
permettra de continuer de faire « parler » cet orgue. Le
« Comité de Gestion de la Paroisse » réserve un budget de 10.000
Francs par an pour permettre son maintien en état de fonctionnement, en
priorité le Grand Orgue.
1988 Visites de Daniel HAZARD : nettoyage à
l’aspirateur, état de tous les jeux, demande de devis à Bernard BAËRD en
novembre 1988.
1989 Exécution des premiers travaux
répertoriés depuis 1931 par Bernard BAËRD : grand nettoyage, réparations
diverses, et accord des jeux du Grand Orgue : c’est un grand pas en avant.
1989
à 1997,
réparations sur les pièces en peau de commande des notes et des jeux.
Une longue connivence de près de 10
ans, pour des travaux programmés, et aussi des sauvetages d’urgence pendant les
offices. Quand un incident survient, il faut tenir l’oreiller (la poche en
peau) qui commande une note vitale pour la pièce musicale en cours, et le
réparer pendant un silence de l’orgue avec du ruban adhésif. Parfois, c’est
avec une sorte de goudron que la réparation est effectuée. D’en bas, l’orgue
est un instrument capable de faire du bruit, imaginez quand on est devant ou
dedans ! Et la chasse aux ivoires, sous le pédalier, des touches qui se
décollaient. Un cahier d’incidents n’était pas souvent rempli, il y avait trop
à écrire, mais quelle fierté, quand un organiste professionnel de passage
laissait un petit mot : « Bravo pour ce que vous lui avez
fait ! ».
Selon
nécessité, on change des oreillers et les soufflets, c’est à dire les
peausseries qui commandent l’ouverture des notes ou des jeux, petits entretiens
ou réglages assez longs à réaliser, qui permettent de continuer en attendant
plus de moyens...Le but est d’assurer le service du Grand Orgue, au complet,
c’est à dire toutes les notes de tous les jeux.
Pour ce qui concerne le
« Récit », c’est plus compliqué. La conception du sommier fait qu’il
y a intercommunication entre les notes et les jeux si l’étanchéité n’est pas
parfaite. Contrairement au Grand Orgue, toute la mécanique est enfermée dans le
sommier, lui-même enfermé dans sa « Boite expressive », très
difficilement accessible, et assez complexe pour laisser les seuls
professionnels qui connaissent s’y aventurer (beaucoup de facteurs d’orgues ne
maîtrisent pas le « pneumatique »intégral).
Dès qu’un « cornement »
survient (une note qui continue à jouer alors qu’elle aurait dû se taire), il
faut et il suffit de décrocher une note au pupitre, donc de tous les jeux, ou
de soulever le tuyau de la note incriminée de son logement du sommier. Bien
sûr, on crée ainsi des trous dans les gammes pour la plus grande
« joie » des organistes : « Comment
voulez-vous que je joue cette pièce sans le Do#3 et le Fa#3 ? » Eh bien, il faut changer au dernier
moment le programme, pour prendre une pièce sans ces notes, et on essaie de
réparer dès que possible, un dimanche après-midi par exemple.
Pour les convois, il est nécessaire de
préserver 3 jeux « doux » du récit « expressif » dont on
peut atténuer le niveau sonore en manœuvrant la fermeture des volets. Cela
permet au chanteur d’être entendu. Les réparations de cette partie de l’orgue
se sont limitées au remplacement des oreillers. Le maintien de l’humidité des peausseries
était assuré avec de l’eau dans des cuvettes en plastique.
Un orgue souffre énormément des
variations de température et d’humidité rapides qui lui sont imposées. Il fait
en général 5 à 6 degrés de plus à la tribune qu’au sol de l’église en hiver,
quand on met le chauffage en marche. En hiver, la température passe de 10
degrés en semaine à 25 degrés le dimanche. De même, des aérations violentes que
l’on pratiquerait en plein été ou automne humide, sont très dangereuses pour
l’orgue. Un orgue est composé de matières simples : du bois, des peaux, et
des métaux. Les peaux dataient de 1931, ont séché et cassé. La réfection
récente du chauffage de l’église par la commune a en partie atténué la violence
du flux chaud qui parvenait directement à la tribune.
Il n'y a pas
d'organiste titulaire à St Germain. Un organiste rémunéré par la Paroisse est
chargé d’accompagner, lui-même ou des collègues dont il se fait le responsable,
les convois. Il fait en outre appel aux chanteurs ou chanteuses pour ces mêmes
offices.
Se sont ainsi
succédé Madame GAZAIN jusqu’en 1978, et Monsieur et Madame STOFFEL de 1978 à
1999. Que ceux que nous ne citons pas par ignorance veuillent bien nous
pardonner.
Des pianistes ou organistes
occasionnels se sont souvent présentés pour accompagner un mariage, voire un
baptême. Nous avons reçu des demandes d’étudiants organistes pour venir
travailler. C’était impossible dans l’état de l’orgue.
Depuis 1988, l’orgue accompagne
régulièrement la messe du Dimanche à 11h15 (puis 11h30). L’animation des messes
était basée sur le bénévolat des musiciens : par bénévolat, on entend non
rémunéré, car des organistes en fin d’étude, qui travaillent pour leur plaisir
valent autant que certains professionnels. En dix ans, nous avons ainsi été
heureux d’être accompagnés par Marguerite LEIPP-JARRY, Hervé ROUSSEAU, et
Luc DEFAULT.
Mais le bénévolat a toujours un
inconvénient : d’autres occupations ou contraintes, et aussi les
déménagements.
C’est pourquoi en mars 1998, la paroisse a dû faire appel aux professionnels
rémunérés pour animer les messes dominicales.
Monsieur et Madame STOFFEL ont cessé
leur activité. Michel POTOSNIAK a été chargé, sous la direction de
Daniel HAZARD mandaté par l’abbé Hubert BLIN curé, de pourvoir aux
besoins tant en organistes qu’en chanteurs professionnels. Cette activité s’est
depuis étendue à l’ensemble des Paroisses du Secteur Pastoral de Fontenay, la
Paroisse Sainte Thérèse, puis le Relais Jean XXIII, et aussi la Paroisse Sainte
Marguerite.
Il aurait été dommage de laisser
l'orgue se dégrader sans cesse, en inhibant un jeu ou une note dès qu’elle
corne, comme cela a été pratiqué jusqu’en 1988, tant que personne ne s'en
préoccupait (les organistes qui assurent les convois sont en général peu
exigeants sur la qualité de l’instrument, tant qu’il ne devient pas injouable).
Pour relever un orgue, il faut le faire
vivre, et pour le faire vivre, il faut le faire jouer, le faire connaître.
Et pour le faire parler correctement,
il lui faut un minimum d’entretien et de réparations. Ensuite, on peut
envisager des cérémonies avec des organistes plus sereins, puis une vie
culturelle et matérielle organisée par la Paroisse.
L'orgue est inscrit à l'inventaire de
l'église de 1906. Il est presque certain que les travaux et extensions de 1931
ont été payées par la Paroisse. Alors, que faire ? Un comité de soutien,
une association ? Faire appel au propriétaire qui fait déjà beaucoup dans
ce monument ?
En décembre 1998, une rencontre a lieu avec le facteur d’orgues Bernard
DARGASSIES, pour évaluer l’orgue mais aussi pour savoir combien il en coûterait
de le rendre jouable : Ses premiers mots sont que c’est un bon instrument,
et qu’il vaut la peine d’être remis en état. Alors, la Paroisse se décide.
En juillet
1999, une lettre est adressée par le Père Hubert BLIN, curé de la Paroisse, et
Daniel HAZARD, responsable de l’orgue, à Monsieur Louis BAYEURTE,
Maire de Fontenay sous Bois, demandant à la municipalité de s’intéresser à cet orgue
propriété de la Commune.
La réponse est très rapide, verbale
d’abord à l’occasion de l’inauguration de l’exposition sur la réhabilitation du
vieux Fontenay. Puis le principe est acquis, voté par le Conseil Municipal fin
1999. Un dossier simple est constitué et envoyé le 27 janvier 2000 au Conseil
Régional d’Ile de France pour obtenir une subvention. A sa demande, la
constitution d’un dossier plus complexe, comprenant des devis, et un protocole
d’accord, commence alors. Quatre facteurs d’orgues sont contactés (sur
directive du conseiller de l’ARIAM, Association Régionale d’Information et
d’Actions Musicales), afin de nous produire des devis de remise en état de
l’orgue, « à tel », sans modifications qui entraîneraient des
dépenses bien plus importantes.
Trois devis nous parviendront à
l’automne ; le choix est fait le 5 décembre 2000. Le protocole d’accord
sera signé le 3 mai 2001, et le dossier complet livré pour le 6 juin 2001. En
août, le conseiller de l’ARIAM signifie à la Paroisse son intention de faire
refuser toute subvention par le Conseil Régional d’île de France. Le 27
septembre, Monsieur le maire Jean-François VOGUET nous annonce sa décision de
lancer la réalisation du projet, sans plus attendre de subvention extérieure.
La subvention sera finalement accordée en décembre 2001 par le Conseil
Régional.
Il faut souligner qu’une collaboration
franche et étroite a été vécue à l’occasion de la constitution du dossier, et
dans son suivi, entre les Maires Louis BAYEURTE puis Jean-François VOGUET,
l’Abbé Hubert BLIN, Messieurs BERNARDI du service financier, BRIQUET
Directeur du Conservatoire, LESIRE puis GASPARD des services techniques, qui
ont confié à Daniel HAZARD l’élaboration et le suivi du dossier technique,
ainsi que la rédaction du protocole d’accord entre la Commune et la Paroisse.
La commune commandite et finance les
travaux.
La rédaction du protocole d’accord
entre la Mairie et la Paroisse, tient compte d’une possibilité éventuelle
d’ouverture de classe d’orgue au Conservatoire Municipal de Musique.
Ce protocole envisage des répétitions
publiques pour des élèves confirmés, sur l’orgue, avec l’aval de la Paroisse.
Il prévoit un projet pédagogique et
culturel, envisage des concerts respectant le caractère sacré du lieu.
Et bien sûr, il règle les relations à
venir entre le propriétaire (la commune) et l’affectataire qui dispose de
l’église et de l’orgue (le curé).
Des travaux complémentaires ont
également été financés par la paroisse
(imprévisibles dans le devis d’origine).
Le Facteur Bernard DARGASSIES,
(Manufacture Vosgienne de Grandes Orgues) a été choisi pour exécuter les
travaux. Il n’en est pas à son coup d’essai avec les transmissions
pneumatiques, et ceci explique aussi notre choix, ni avec les orgues en région
Parisienne. Un de ses ateliers se situe à Fontenay sous Bois. Les délais prévus
auront même été pulvérisés, alors que ses concurrents ne voulaient pas se
prononcer avant d’avoir commencé les travaux : un an ou deux sans orgue
auraient été un peu délicats à gérer : la remise en état d’origine, en
enlevant une dizaine de jeux, face à l’autel proposée par un des concurrents ne
répondait pas non plus à la question.
Finalement, les travaux seront terminés
fin novembre 2001, dans la joie d’un petit comité autour d’un instrument qui
renaît, puis à la messe du dimanche, et la Bénédiction Inauguration officielle
du 7 avril 2002, qui rassemble des acteurs de cette renaissance, tous ceux qui
par le passé, organistes, chanteurs, bénévoles ou de métier, facteurs, ont
connu et aimé cet orgue.
Toutes les peausseries des commandes
des notes ont été changées, ainsi que nombre des tuyaux d’amenée d’air au
récit.
L’étanchéité des parties subissant la
pression de l’air a été assurée.
Les tubes et tuyaux ont été redressés
et vérifiés.
Le sommier du récit a été refait en
grande partie, le contreplaqué de 1930 ayant été dénaturé.
La console a été revue, nettoyée.
L’ensemble a été accordé.
Et enfin, le buffet a été nettoyé.
Un entretien annuel est prévu, et la
garantie est de 10 ans.
Notre grand
orgue néoclassique dont on ne connaît ni le facteur ni la date de fabrication
exacts, comprend 17 jeux :
Premier
clavier |
Deuxième
clavier |
Pédalier |
|
|
|
Grand Orgue 54 notes |
Récit expressif 54 notes |
30 notes |
|
|
|
Bourdon 16’ |
Voix céleste 8’ |
Soubasse 16’
|
Montre 8’ |
Gambe 8’ |
empruntée au |
Bourdon 8’ |
Cor de Nuit 8’ |
Bourdon 16’
du GO |
Prestant 4’ |
Doublette 2’ |
|
Nasard 2
2/3 |
Flûte (octaviante) 4’ |
|
Doublette 2’ |
Basson Hautbois 8’ |
|
Tierce 1
3/5 |
Plein Jeux III
rangs |
|
|
Basson 8-16 |
|
|
Trompette 8’ |
|
|
Clairon 4’ |
|
Tirasse Grand Orgue, Tirasse Récit (accouplement sur le
pédalier),
Accouplement du Récit sur le Grand Orgue
Appel des jeux d ‘anches au récit.
Pour les historiens, le tableau suivant présente les
changements apportés par GONZALEZ en 1931 à l’orgue complété et déplacé par
Abbey en 1891
On présente
dans la première colonne la référence de Abbey en 1890, et dans la dernière
colonne, la position actuelle du pommeau du registre du jeu, Droite ou Gauche.
Le premier clavier
commande le Grand Orgue originel (le buffet), qui comprend 8 jeux :
|
Jeu GO originel |
taille |
notes |
|
|
1° |
Montre |
8 pieds |
54 |
|
G1 |
2° |
Prestant |
4 pieds |
54 |
|
G2 |
3° |
Bourdon |
8 pieds |
54 |
|
G3 |
|
Sous-Basse |
16 pieds |
|
Gonzalez |
G4 |
|
Nasard |
2 2/3 |
54 |
Gonzalez |
D1 |
|
Tierce |
1 3/5 |
54 |
Gonzalez |
D2 |
7° |
Doublette |
2 pieds |
54 |
ou Gonzalez |
D3 |
|
Bourdon |
16 pieds |
54 |
Gonzalez |
D4 |
9° |
Gambe |
8 pieds |
54 |
? vers récit
? |
|
|
Trompette |
|
54 |
vers récit |
|
|
Clairon |
4 pieds |
54 |
vers récit |
|
2e
Clavier. Récit Expressif de Gonzalez : il a 10 jeux , lui aussi de 54
notes chacun :
|
Jeu récit originel |
taille |
notes |
|
|
4° |
Gambe |
8
pieds |
54 |
laquelle ? |
G1 |
9° |
Gambe |
8
pieds |
37 |
laquelle ? |
|
11° |
Voix céleste |
8
pieds |
37 |
complétée |
G2 |
|
Cor de Nuit |
8
pieds |
|
|
G3 |
10° |
Flûte |
4
pieds |
37 |
complétée ? |
G4 |
|
Doublette |
2
pieds |
|
GO
Gonzalez |
G5 |
12° |
Hautbois |
8
pieds |
37 |
complété |
D1 |
|
Plein jeu |
3
rangs |
|
Gonzalez |
D2 |
13° |
Cor anglais
(basson) |
16
pieds |
37 |
complété |
D3 |
5 |
Trompette |
8
pieds |
54 |
du
GO |
D4 |
6 |
Clairon |
4
pieds |
54 |
du
GO |
D5 |
8° |
Bourdon |
8
pieds |
37 |
Disparu ? |
|